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La Confluence, Facteur clé pour une Culture au service du développement durable : cf. Le Forum de Riadh 2023 / FESCIOF

Zoubeida BOUKHARI






Zoubeida BOUKHARI


Consultante indépendante en culture éducation et communication environnementale




Partout et sur tous les fronts, notre monde se voit confronté à de nouveaux défis culturels. De nouveaux enjeux stratégiques se confirment. Voire la perspective qui situe la transition culturelle à la confluence de multiples dimensions essentielles pour que la culture se répande dans toutes les sphères d’activités et pour qu’un vaste mouvement en faveur de la  culture au service du développement durable puisse se déployer.


Une révolution majeure de la posture des acteurs concernés, ceux qui tentent de trouver le fil d’Ariane, s’impose dans ce monde éclaté, multipolaire qui nous apparait à bien des égards comme sombre et inquiétant ; mais se  révèle également porteur d’espoir nouveaux. Cette révolution passera inévitablement par un changement radical des représentations culturelles et politiques : le ton était donné lors du  Forum Mondial des Organisations Internationales / FESCIOF, tenu à Riadh du 8 au 9 mars 2023. C’est dans cette perspective, au moment de cet évènement, que l’ICESCO a focalisé l’intérêt sur le « sens proactif d’une culture source et vecteur constamment réinventé pour la paix et le développement durable. »


En réalité, il existe différents discours sur le développement durable et sur les processus culturels associés. A savoir l’importance de considérer le développement dans la perspective de l’actualisation des potentialités humaines et non pas d’abord ou exclusivement dans une perspective économique. C’est ce qui est confirmé à partir du constat de l’ICESCO qui a demandé aux Etats membres pourquoi nombreux d’entr’eux n’avait pas  « suffisamment conscience des enjeux de la culture pour le développement durable ». Ce constat n’est, certes, pas dictée par la seule intention d’appréhender correctement le réel et de réagir aux données nouvelles qui se présentent  à nous. Il s’agit, en fait, de mieux anticiper et saisir les opportunités à venir. Une telle volonté s’accompagne de l’impérieuse nécessité de faire se croiser les savoirs, d’explorer des champs divers, sans prétention savante mais au contraire en raisonnant et expliquant simplement des choses complexes, avec le souhait d’être utiles et d’accompagner tous ceux qui s’efforcent de comprendre notre monde et plus encore d’y agir. A cet effet, quelques exemples de secteurs où une importance majeure est accordée au développement durable ont été cités par l’ICESCO afin de cerner la place du développement durable dans le secteur culturel. Compte tenu des priorités stratégiques relevant des orientations gouvernementales, six éléments sont considérés à juste titre comme les raisons fondamentales de toutes stratégies visant le développement durable :

« priorités dans les secteurs porteurs, éducation, santé, énergie, transport, environnement ; inconscience politique quant à la portée économique et industrielle des branches culturelles ; appréhension morale, voire religieuse, quant à la portée de l’art sur les plans des libertés et de l’émancipation ; priorisations d’un ordre plutôt pragmatique, fonctionnel, utilitaire et vital ; ancrage dans des attitudes exagérément soupçonneuses de la culture réformatrice, voire suspicieuses de toute notion de culture réformatrice ; une conscience bien relative des droits, quant au droit de la culture, droit à la culture, droit à l’accessibilité à l’art et au patrimoine, droit de propriété intellectuelle, littéraire et artistique, droit d’auteur, droit voisin. »

Ces éléments doivent nous rappeler que rien n’est figé et que le réel ne se laisse pas enfermer dans la limite étroite des classifications arbitraires. On aborde là le problème essentiel, celui d’associer le développement durable au développement de sociétés viables fondé sur le respect de toutes les formes de vie. On y prône l’émergence d’une nouvelle éthique universelle. On y parle de respect, de solidarité, de libération des aliénations de transformations sociales profondes, de remises en questions des systèmes socio-économiques dominants et des modèles de développement actuels basés sur la notion de croissance. La culture a ainsi pour finalité le développement de sociétés harmonieuses. Elle doit être pensée comme un cadre de ce développement et la condition de sa soutenabilité. Dès lors l’enjeu est de faire de l’impératif culturel un levier de développement pour retrouver des marges de manœuvres raisonnées dans un environnement culturel aux ressources multiples. A cet effet, il convient d’observer l’orientation suivante de l’UNESCO, cité en référence par l’ICESCO et soulignant que « la culture est explicitement référencée dans la Cible 11.4 pour " Renforcer les efforts de protection et de préservation du patrimoine culturel et naturel mondial ", l’indicateur 11.4.1 convenu à l’échelle mondiale pour être élaboré et présenté par l’Institut de Statistique de l’UNESCO (UIS). De même, la Cible 11.4 où la culture est citée pour rappeler sa part à contribuer en tant que secteur d’activité transversale. Sans omettre, entre-autres cadres internationaux prévalents le Nouveau Programme pour les Villes (UN-Habitat). »

 

Nul doute que pour que la culture apparaisse comme une finalité du développement durable, il convient de faire appel à l’ensemble des partenaires sociaux pour des actions concertés avec l’objectif de mettre en place un réseau de partenaires. Il s’agit d’établir un dialogue rassembleur indispensable pour la difficile émergence d’une communauté internationale soucieuse d’accorder la priorité au développement. Dans ce contexte, quelques lignes de force dont celle de la confluence peuvent être tirées du Forum Mondial des Organisations Internationales / FESCIOF. En effet, pour l’ICESCO la confluence est favorable au renouveau des politiques culturelles, à savoir le changement d’approche qui privilégie une mise en exergue d’enjeux et d’opportunités stratégiques pour ces politiques culturelles.

Pour la mise en capacité de tous les territoires et pour faire face au grands défis sociaux économiques, culturels auxquels ces lieux  sont confrontés, il faudrait trouver les alliances stratégiques entre les organisations internationales pour pouvoir

« travailler ensemble et communiquer sur un plan d’efficience et de sensibilisation, à l’adresse des pouvoirs public, législatif, exécutif et société civile, afin que tous prennent une meilleure conscience des nouvelles acceptions de la culture au futur, à l’aune du XXIème siècle. Non seulement comme enjeu essentiel de l’humanité et de la diversité, mais aussi comme moteur de croissance et de développement matériel et immatériel, y compris par la refonte de l’ensemble des politiques référées, et des budgets prévisionnels qui serviraient à la mise en place de vraies réformes pour l’avenir des sociétés et des pays » 

Il est indispensable d’Interpeler l’ensemble des institutions puisque la culture concerne tous les milieux : les milieux de travail, les groupements professionnels, les associations volontaires, les médias, les institutions scolaire et universitaires, bref l’ensemble des institutions collectives. Ces champs-là devraient être considérés comme piliers pour une culture au service du développement durable même si leur contribution ne peut aucunement être identique. Au niveau conceptuel et théorique il importe de distinguer ces champs entre eux, de saisir à la fois la spécificité de chacun, leurs zones de chevauchement et leurs caractéristiques complémentaires sans les isoler les uns des autres dans l’action culturelle. Ceci mène infailliblement à cette conclusion : la culture pour le développement durable vise à développer des agents de changement au sein de leur milieu de vie. Des agents aptes à la résolution des problèmes contemporains relevés par la crise du vivre ensemble. Par ailleurs, l’ICESCO met en lumière une vision prometteuse de la culture pour le développement durable à travers une réforme entière de « ses approches politiques culturelles, en terme d’objectifs, d’axes et de programmes stratégiques, ces dernières années. » L’expérience  « mise en place, depuis deux ans et demi », par cette organisation  « au moyen d’ICESCO ROADS FOR THE FUTUR » illustre les caractéristiques du paradigme socioculturel symbiosynergique et du paradigme du développement durable. L’ICESCO « avec les  différentes structures » de ce projet a également « converti ICESCO Agora en un Think Tank International "La Culture pour Repenser le Monde" et a créé "Le Centre International de l’ICESCO des Politiques Holistiques pour la Promotion de la Réalité Culturelle" » ainsi que « "Le Réseau International des Chaires ICESCO Pensée Patrimoine Lettres et Arts" au nombre de dix Chaires présentes également en Europe et Amérique latine ». Une telle approche vise à « renforcer manifestement la proposition culturelle de l’ICESCO pour ses 53 Etats membres et en dehors » et confirme l’aspiration de cette Organisation Mondiale à établir un « pont pour la diversité, la paix et le développement durable partagés dans le monde »


 

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