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Un Instant avant le monde

Les femmes recréent le monde…. Un instant avant le monde…

Présentation de la Biennale littéraire de Rabat en 2019



« Un Instant avant le monde », Projet élaboré avec la Fondation des Musées et le Musée Mohamed VI- Rabat, en tant que commissaire d’une Carte blanche littéraire



Les femmes recréent le monde….

Un instant avant le monde…


Quelle étrange idée d’un temps avant le temps, un instant avant la longue durée de l’humain, de se voir dans un ailleurs hors le coutumier usé, abusé, épuisé, usurpé par une force au détriment de toutes les autres !


Comment se penser et repenser le monde le temps d’un clin d’œil et transmettre ces illuminations, inspirations, ou renaissances fluctuantes et ambiguës dans le même laps de temps, sans que les mots n’en altèrent la pureté ni l’intensité et l’étendue du sens.


Il s’agit en effet d’un songe autour des possibles (de soi / du monde), de vérités inattendues, une invitation au rêve, à la réflexion, au flottement, à la méditation, à la réincarnation…bref, à la création d’un ailleurs non encore exploré, non encore corrompu, où les forces ne font encore qu’un et où il est encore possible de redresser les ratages d’un monde qui a visiblement manqué l’essentiel. Cet instant est à la fois bref et éternel, limité et immesurable, permet de superposer des temps dissemblables comme autant d’échos dans le monde vaste et illimité de la mémoire prénatale ou posthume.


Cet instant avant la création, la naissance, le verbe, se refuse à toute approche linéaire. Il est à l’imaged’un effluve olfactif, du goût d’une madeleine, d’un air qui chatouille notre oreille et nous plonge dansle rêve… Le temps de cet instant est simultané à la chose vue, rêvée, méditée…le temps de cet instant avant le monde se présenterait de manière ondulatoire.


Chaque auteure sollicitée dans ce projet, ouvre à sa manière, dans sa langue de création (arabe, français, amazigh, anglais) ce champ des possibles, cet instant particulier qui peut être le seuil d’un monde à entrevoir, à rééquilibrer ou à libérer.


Le florilège des créations présente des senteurs et des saveurs d’un moment fugitif, à peine effleuré, rêvé, imaginé…une trace d’un instant à la fois infinitésimal et fugitif qui poétise notre présent !


Présentation du projet avec les femmes de lettres marocaines et le Parlement des Ecrivaines francophones (article paru sur la page culturelle de l’Opinion )


La biennale de Rabat « Un Instant avant le monde », la première Biennale d'art contemporain entièrement dédiée aux femmes artistes, imaginée et conçue par le Commissaire franco-algérien de cette Biennale, Abdelkader Damani et les commissariats des cartes blanches confiées à Mohamed El Baz pour la création des jeunes, Narjiss Nejjar pour le cinéma et Sanae Ghouati pour la littérature et la poésie.


Durant cette Biennale, Les commissaires des cartes blanches ont présenté une programmation riche etdiversifiée dans les domaines des arts plastiques, du cinéma et de la littérature.


La carte blanche Littérature et poésie, a offert une programmation intense et diversifiée constituée decinq tables rondes autour de la création (Le corps entre le désir et la crainte, Temps et création, Création en temps troubles, Création et liberté, Traduction, transmission et création) avec la participation d’un parterre de grands intellectuels, poètes, écrivains, artistes…nationaux et internationaux qui ont animé ces rencontres (Mohamed Ennaji, Touria Oulehri, Khalid Zekri, Rachid Khaless, Kébir-Mustapha Ammi, Touria Ikbal, Muhammad Valsan, Siham Issami, Bouazza Benachir, Driss Jaydane, Hassan Wahbi, Dominique Nouiga, Hafsa Bekri Lamrani, Mostapha Laarissa, Lahcen Zinoun, Ouidad Benmoussa, Abdessamad Dialmy, Latifa Baqa, Latifa Tijani, Abdallah Bensmain, Abdelfettah Kilito, Ghita El Khayat, Mohamed Sghir-Janjar et Amina Achour). Parallèlement à ces débats d’idées, et toujours dans le cadre de cette carte blanche, vingt-deux auteures et écrivaines dans différentes langues (arabe, amazigh (tarifit et tamazight), français anglais) ont été sollicitées pour créerun texte qui ne dépasserait pas 600 mots (tous genres confondus) autour de cet instant avant le monde,thème métaphysique et contraignant à première vue, mais très vaste et ouvrant des voies inexplorées sur des mondes possibles…C’est ainsi du moins que l’intitulé général de la biennale a été défini par l’architecte et le réalisateur de cet événement M. Abdelkader Damani : « l'instant qui précède la naissance du monde...Cet instant avant le big-bang….Cet instant avant le premier cri….Cet instant avant que nos yeux ne s’ouvrent….Cet instant avant de nommer….Cet instant avant de partir….Cet instant juste avant la clarté…C’est bien à cet instant que les artistes, les architectes, les chorégraphes, les créateurs/rices voyagent. Elles-ils partent vers ce lieu sans espace, un lieu fait d’un instant. Elles-ils y élisent demeure, fabriquent les conditions d’une vie précaire, et à sa disparition reviennent avec euphorie, parfois mélancolie, mais jamais avec tristesse, seulement avec un souvenir :une œuvre».


Les vingt-deux auteures sélectionnées ont présentés leurs textes qui ont été enregistrées avec leurs propres voix par la Fondation des Musées du Maroc. Les auteures qui ont participé par des textes sontMesdames Ghita El Khayat, Touria Majdouline, Latifa Labsir, Siham Benchekroun, Aicha Bassry, Bouthaina Azami, Lamia Berrada-Berca, Touria Oulehri, Latifa Baqa, Bahaa Trabelsi, Touria Ikbal, Amina Achour, Nadia Essalmi, Rachida Madani, Anissa Bellefqih, Ouidad Benmoussa, Hafsa Bekri Lamrani, Touria Nakkouch, Atika Benzidane, Fatima Amehzoune, Yousra Tarik, Dominique Nouiga, Siham Issami.


Les auteures de la biennale ont su relever le défi de la thématique, chacune avec son style, son genre de prédilection, sa langue et son univers. Elles ont produit un anthologie de créations surprenantes avec des émanations, fragrances et enchantements de ce moment fugitif, à peine caressé, invoqué, fantasmé, médité, supposé, rêvé, entrevu … par les unes et les autres, comme une trace d’un instant à la fois imperceptible, insaisissable et fugitif qui agrémente leur quotidien.


Chacune des plumes sollicitée, a ouvert à sa manière, ce champ des possibles, cet instant particulier qui peut être le seuil d’un monde à envisager, à adoucir ou à libérer de sa pesanteur.


Les auteures marocaines ont rencontré les auteures du Parlement des Ecrivaines francophones venues de différents pays pour rencontrer les écrivaines marocaines et dialoguer autour des problèmes qui les réunissent. Les auteures invités sont Fawzia Zouari (Tunisie/ France) Lise Gauvin (Quebec/ Canada), Madeleine Monette (Quebec/USA), Hyam Yared (Liban), Ysiaka Anam (Afrique de l’Est/France), Sedef Ecer (Turquie/ France), Elizabeth Tchoungui (Cameroun/ France), Tonella Boni (côte d’Ivoire), Alicia Dujonve- Ortiz(argentine/ France). Ces auteures francophones ont également produit des textes autour d’Un Instant avant le monde.


Deux tables rondes importantes, en présence des auteures marocaines et de celles du Parlement des écrivaines francophones ont donné lieu à des débats sur l’écriture, la création, la thématique de la Biennale et de leur condition de femmes écrivaines et de femmes tout court.


L’idée d’un Parlement des écrivaines francophones a été inspirée du Parlement des Ecrivains Algériens qui a été fondé en 1993 pour mettre en place les structures de la protection des écrivains menacés après la vague d’assassinat, par les islamistes, de plus d’une centaine d’intellectuels et artistes algériens (Tahar Djaout, Abdelkader Alloula, Azzedine Medjoubi, Said Mekbel, Chap Hasni entre autres….) Cet organisme va se préoccuper du sort des écrivains menacés jusqu’en 2004, avant d’être remplacé par le Réseau International des villes refuges (International Network of Cities of Asylum, INCA) qui se dissoudra à son tour en 2005.


L’Initiative de la création d’un parlement des écrivaines francophones est née lors des réunions des Voix d’Orléans - rencontres de la francophonie de 2016, où le projet de ce Parlement a pris forme. Initiative qui a obtenu le soutien, en 2017, du Maire et Président d’Orléans ainsi que celui de la chargée de mission francophonie auprès du Président de la République Française, et qui n’est autre que l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani.


Fawzia Zouari, journaliste et écrivaine franco-tunisienne et membre du Parlement des écrivaines, présente lors de cette clôture de la Biennale de Rabat, a défini, dans une de ses interviews (Al Actualité : 16-10-2019) les objectifs de ce Parlement : « Nos grands objectifs sont notamment de restructurer le parlement en créant une association, mais aussi de continuer à attirer plus de parlementaires. Nous allons également réfléchir aux moyens les plus efficaces pour intervenir sur l’opinion publique et faire entendre notre voix. L’idée est de pouvoir organiser des délégations qui nous permettront de nous exprimer aux quatre coins du monde ».


Quatre auteures marocaines de la Biennale sont déjà cooptées par le Parlement des écrivaines, il s’agitde Lamia Berrada- Berca et Bahaa Trabelsi, Nadia Essalmi en plus de la grande Zakia Daoud.


Sanae Ghouati


Carte Blanche Littérature et Poésie

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