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Les manifestations culturelles transfrontalières:des instruments pour une intégration sous régionale



















Pr Mahamat ABBA OUSMAN1

Expert patrimoine culturel/Musées

Direction de la Culture et Communication/ICESCO



Les manifestations culturelles transfrontalières : des instruments pour une intégration

sous régionale en Afrique centrale


Résumé Les frontières héritées de la colonisation sont essentiellement démarquées par les cours d’eau, les montages ou une délimitation artificielle au grand mépris des réalités culturelles locales. En Afrique Centrale, la vallée du Logone est l’espace géographique le plus illustratif de cette entreprise coloniale dans la mesure où plusieurs aires culturelles se sont retrouvées de part et d’autre du fleuve Logone, entre le Tchad et le Cameroun. Il s’agit des Moussey, des Massa, des Mousgoum et des Kotoko qui continuent d’entretenir des relations matrimoniales, d’organiser des manifestations culturelles et d’échanger leur savoir-faire patrimoniaux notamment les instruments aratoires et les techniques de pêche et de chasse. Cette dynamique culturelle, qui défie la conception et la perception de la frontière à l’occidentale, est cœur de cette réflexion. Ainsi, après une présentation des différents groupes ethniques en présence et les activités culturelles, nous allons nous attaquer à leur perception de la frontière, la symbolique et le rôle du Centre Culturel et le Musée de la Vallée du Logone de Yagoua dans la mise des programmes de recherche scientifique sur ces communautés et l’importance des festivals culturels dans la promotion de la culture de la paix et la résolution des conflits transfrontaliers. Mots clés : frontière, culture, échange, musée et intégration Abstract The borders inherited from the colonization are essentially marked down by streams, mountains or an artificial demarcation in the big contempt of the local cultural realities. In Central Africa, the valley of Logone is the most illustrative geographical space of this colonial deed as far as several cultural areas found themselves on both sides of the river Logone, between Chad and Cameroon. It is about Moussey, Massa, Mousgoum and Kotoko which continue to maintain marital relations, to organize cultural events and to exchange patrimonial abilities in particular plowing implements and techniques of fishing and hunting. This cultural dynamics, which challenges the conception and the perception of the border to the Westerner, constitutes the skeleton of this reflection. So, after a presentation of the various ethnic groups in presence and the cultural exchanges, we are going to affect their perception of the border, the symbolism and the role of the Cultural center and the Museum of the Valley of Logone of Yagoua in the implementation of the scientific research programs of on these communities and the importance of the cultural festivals in the promotion of the culture of the peace and the resolution of the cross-border conflicts. Keywords: border, culture, exchange, museum and integration Introduction Perçu généralement comme un espace qui sépare des individus qui sont régis généralement par le droit international et les représentations diplomatiques, la zone frontalière qui couvre l’ensemble de la vallée du Logone épouse la notion frontière dite «borderland». Celle-ci désigne une zone de contacts et d’interactions économiques, sociaux et culturels entre des peuples situés de part et d’autre d’une frontière internationale2. Elle s’oppose à la vision du colonisateur telle que décrite par Abdouraman Halirou: «Dans ce contexte déjà si complexe, le colonisateur impose les frontières-lignes, véritables limites de séparation. Elles sont principalement caractérisées par une démarcation ostensible et effective, qui modifie les relations politiques, sociales et économiques»3. La zone frontalière qui fait l’objet de cette réflexion se caractérise par une forte circulation des personnes et des biens, des idées et l’organisation de plusieurs manifestations culturelles. Il s’agit d’un espace géographique dont la démarcation de la frontière établie pendant la période coloniale française se résume au passage du fleuve Logone, principal affluant du Lac Tchad. Seulement, les hommes et les femmes, qui vivent autour cette zone humide, sur ces terres arables, très riche en limon et des cours d’eau riches en ressources halieutique, partagent ensemble un patrimoine culturel riche et diversifié qui n’a pas été pris compte dans la délimitation de la frontière entre le Tchad et le Cameroun depuis du bec du canard jusqu’au Lac Tchad. La Vallée du Logone couvre les départements de Mayo Danay et celui du Logone et Chari au Cameroun et les préfectures de Chari Baguirmi, de Mayo Boney et Mayo Lemie au Tchad et une superficie estimée à 14 000 km2 et une population qui avoisine 1700 000 habitants, constituées des Moussey, des Massa, des Mousgoum, des Moundang, des Toupouri et des Kotoko4. Ces derniers continuent d’entretenir des relations matrimoniales, de partager des espaces vitaux pour la pêche, la chasse, l’agriculture et l’organisation les manifestations culturelles et rituelles sans protocole, au grand mépris des formalités administratives définies par les autorités de ces deux pays souverains. Il s’agit en réalité de la primauté des aires culturelles sur les frontières héritées de la colonisation, un cas de figure de perception de frontière qui interpelle les chercheurs en sciences sociales, qui fait l’objet d’une attention soutenue dans cette réflexion. C’est ainsi que la première partie se focalise sur la présentation des groupes ethniques étudiés avec un accent particulier sur un élément majeur de leur identité culturelle. La deuxième s’intéresse à quatre festivals culturels qui entrainent un flux important de la mobilité humaine dans la vallée du Logone aux cours desquels l’on observe une autre réalité de la notion de frontière. La troisième et dernière partie se concentre sur le centre culturel et musée de la vallée du Logone qui est un outil d’intégration sous-régionale fondée sur la recherche et la conservation du patrimoine culturel. 1- Presentation des groupes éthniques etudies dans la Vallée du Logone Cette contribution scientifique est conduite sur quatre aires culturelles de la vallée du Logone. Il s’agit des Moussey, les Massa, les Mousgoum et les Kotoko qui partagent ensemble quelques traits culturels et qui entretiennent des relations de bon voisinage. Ils continuent d’entretenir, de part et d’autre de la frontière, les relations matrimoniales et des visites de courtoisie. Ils assistent aux funérailles et ne manquent pas d’apporter des vivres constitués de chèvres, moutons, de la volaille, des sacs de mil, mais, fonio, sorgo ou du riz. Ces relations traduisent clairement la primauté l’espace culturel sur la délimitation des frontières issues de la colonisation. 1.1 Le peuple Moussey : éleveur attitré du Poney Ils sont localisés dans les départements de Mayo Danay au Cameroun et celui de la Kabbia au Tchad avec pour chef-lieu Gounou-Gaya. Au Cameroun, ils constituent les trois quarts des habitants (3/4) de l’arrondissement de Gobo avec une population estimée à 50 000 âmes. La plus grande communauté se trouve au Tchad (300 000) et une forte diaspora au Nigeria dont le nombre n’est pas connu5. Du point de vue production matériel, les Moussey sont très proche des Massa au point où ils étaient considérés, à tort, comme un sous-groupe de cette communauté sœur du département de Mayo Danay et du Mayo-Boneye. Au plan culturel, ils sont attachés à l’élevage du poney qui devenu un élément de leur identité culturelle. Photo no1 : Le Poney Moussey © Hinimbio Taida pierre, 2014 Le poney Moussey a une tête grosse et lourde, une encolure courte et le dos long. Les jambes sont courtes mais fortes. Cette race est réputée pour son endurance et se trouve au centre d›un grand nombre de rituels des Moussey qu’on peut assimiler aux rites de passage. Cet animal a développé une résistance particulière là où bien d›autres races y ont succombé6. Dans cette communauté, il est presque traité comme un être humain et ses propriétaires en prennent généralement grand soin. A sa mort, ils l’enterrent dignement et les propriétaires pleurent7. 1.2. Le peuple Massa : toujours à l’ «école» du LABANA Les Massa occupent aujourd’hui les deux rives du Logone entre les 10ème et 11ème degrés de latitude Nord et les 15ème et 16ème degrés de longitude. Ils pratiquent la pêche et l’agriculture notamment la production du riz avec l’implantation de la société d’Expansion et de Modernisation du Riz (SEMRY) de Yagoua. Ils restent très rattachés à leur culture qu’ils célèbrent tous les deux ans avec un accent particulier qui est mis sur le LABANA. Photo no2 : les jeunes garçons Massa en plein initiation © Sakafoulsou Dangue le Roi, 2014 La société Massa accorde une importance capitale au LABANA, un rite initiatique qui participe à l’éducation des filles et fils. Bien avant l’école coloniale, ce rite était un espace de socialisation des jeunes et un cadre d’apprentissage aux jeunes la vision du monde et ses valeurs de la société Massa. Il s’agit de la promotion des valeurs telles que d’obéissance et de respect des ainés, de la solidarité entre les membres du groupe, de l’honnêteté dans la vie de tous les jours, du sens de l’organisation du foyer conjugal et de la famille, et la gestion des secrets confiés. Il s’agit d’une véritable école d’intégration à la vie. Seulement, au regard des efforts fournis par les récipiendaires, le collège des évêques de la région de l’extrême-nord combattent cette cérémonie d’initiation avec la dernière énergie8. Au Tchad, ils sont installés dans la préfecture du Mayo-Boneye avec pour chef-lieu est Bongor et une population estimé à 130 000 ont été dénombrés en 2006. Au Cameroun, on retrouve les Massa dans le département du Mayo Danay avec une population estimée à plus de 190 000 âmes9. 1.3. Les Mousgoum et la case Obus : une question d’identité culturel Les Mousgoum peuplent les plaines du bas Logone qui fait frontière entre le Tchad et le Cameroun. Partagés entre deux Etats, ils ne disposent pas véritablement d’une capitale régionale10. Ils font partie des premiers groupes humains installés le long du fleuve Logone jusqu’au Lac Tchad11. Ils sont principalement localisés dans le département du Mayo Danay et dans le Logone et Chari au Cameroun avec pour principales cités telles que Maga, Pouss, Lahaye, Guividig et Mourla12. Au Tchad, ils sont majoritairement dans le département du Mayo Lemié notamment à Guelinding, Malla, Musgum, Katawa, Gouaye et Mirvidim. Au plan culturel, les cases obus se présentent comme l’élément majeur de leur identité culturelle qu’il convient de présenter dans cette partie compte tenu son implication dans l’organisation des festivals culturels organisés par l’élite Mousgoum. Photo no3: les Cases Obus © Christian Seignobos/Fabien Jamin,2003 Il s’agit des cases au toit d’argamasse bâtis à plans circulaires, soit quadrangulaires, mais aux angles très arrondis. Ces constructions de huit(8) mètres de hauteur. Au regard de sa beauté, un administrateur militaire allemand G. Von Hagen déclare en 1912 que : «le plus merveilleux dans le pays Mousgoum sont les maisons. Lorsqu’on descend le fleuve Logone et que l’on voit les constructions pour la première fois, on croit être arrivé dans un pays au conte fées»13. Cette production architecturale reflète le point de Michel Ragon qui écrit «Une construction commence à être architecture à partir du moment où les proportions de cette construction, la qualité de ses matériaux et je ne sais quoi, qui ajoutés comme une touche poétique à l’ensemble, nous retiennent, nous étonnent, nous touchent ou nous émeuvent. L’architecture est donc une construction qui nous émeut par sa beauté, qui nous transporte de la même manière qu’une musique, une peinture ou un livre passionnant»14. 1.4. Les Kotoko, un peuple de pêcheurs Le pays kotoko est formé des cités qui sont aujourd›hui partagées entre Etats souverains à la suite de la colonisation européenne. Ce vaste territoire se regroupe en trois grands sous ensemble fondés sur une base linguistique, la proximité géographique et les éléments architecturaux spécifiques. On les retrouve le département du Logone et Chari au Cameroun et celui du Chari Baguirmi au Tchad15. Les kotoko sont reconnus comme des pêcheurs professionnels. Ils ont également le monopole de la navigation sur la partie nord du fleuve Logone. «Les Kotoko sont les seuls indigènes exerçant la profession de piroguiers dans toute la région jusqu’au Lac Tchad. Ils montent de grandes embarcations faites de troncs d’arbres taillés et cousues à la ficelle et dont l’avant est plus large que l’arrière»16. Cette pirogue particulière se présente aujourd’hui comme l’élément majeur de leur identité culturelle. Elle est fortement représenté dans les collections des musées locaux qu’ils ont créés à partir 1992 grâce l’élite kotoko de la cité de Gawi.La fabrication du Wam-Zemi se fait sur une période de deux semaines lorsque la main d’œuvre est constituée huit (8) personnes au moins. Après l’approbation des autorités traditionnelles, les artisans disposent d’une semaine entière pour chercher des matériaux appropriés dans le périmètre du sultanat. C’est pour cette raison que cet engin se présente comme un élément de l’identité culturelle de ce peuple dans la mesure où il est fabriqué avec des matériaux locaux et des savoir-faire vernaculaires. Par ailleurs, Zeltner Jean Claude a qualifié cette technique de « pêche industrielle » car elle mobilise plusieurs personnes avec une production assez élevée17. Elle se pratique en principe pendant toutes les périodes de l’année mais elle est plus productive durant la période allant du mois décembre au mois de mai18. En somme, ces quatre groupes ethniques situés « à cheval » entre le Cameroun et Tchad s’intéressent tous à la protection, la conservation et la valorisation du patrimoine culturel à travers l’organisation des festivals culturels qui mobilisent plusieurs personnes autour de la frontière. Cette réflexion est totalement débarrassée des velléités ethniques et des considérations hégémoniques qui animent les espaces politiques au Cameroun et au Tchad. Elle est essentiellement fondée sur les principes sacro-saints de l’égalité entre les cultures, véritables outils d’intégration, de promotion de la paix et de création de richesse dans les zones frontalières. 2- Les Festivals Culturels transfrontaliers et la mobilité des personnes dans la Vallée du Logone Les festivals sont des rencontres culturelles au cours desquelles des groupes ethniques réfléchissent sur leur identité culturelle en faisant des démonstrations sur leur richesse culturelle. Ce sont de véritables laboratoires de réflexion sur la préservation et la valorisation du patrimoine culturel19. Il s’agit des cadres d’expression de musiques et danses traditionnelles, des expositions artistiques et des rites. Ces leaders mobilisent des ressortissants de leur aire culturelle pour partager des valeurs morales, éthiques et religieuses afin de restaurer l’identité culturelle au-delà des frontières coloniales. Dans cette partie de l’Afrique, les organisateurs alternent la tenue de ces festivals dans les villes frontalières. Ces manifestations drainent des mouvements de foule de part et d’autre de la frontière au point l’interroge sur leur perception de la frontière internationale qui est presque supplantée par les frontières culturelles. Ces festivals sont présentés par ordre chronologique. 2.1. Le festival des arts et tradition Sao-Kotoko L’élite de Gawi, une cité kotoko située à 10km de Ndjamena au Tchad, a initié une fête culturelle en 1992 grâce à une association dénommée LEY-SAO. Elle a eu une idée originale de rénover l’ancien palais du sultan pour en faire un musée avec le concours et l’expertise de Gérard Leclaire, architecte français résidant à Ndjamena20. C’est à l’inauguration de ce premier musée privé destiné à la conservation et la promotion de la culture matérielle kotoko, tous les sultans kotoko du Tchad et du Cameroun ont été invités. Ils étaient accompagnés par des fortes délégations composées des soldats, des griots, des notables et l’élite administrative de leurs cités21. Le promoteur de cette grande fête culturelle kotoko, Gérard Leclaire, a immortalisé cette cérémonie par les portraits géants des sultans qui sont exposés dans le pavillon supérieur, situé à l’étage du musée de Gawi. Plus qu’une fête culturelle, cette cérémonie fut un moment de communion et de réflexion sur le devenir de l’héritage Sao. Photo no 5 : Vue face du Musée de Gaoui © Mahamat abba ousman 2007 En effet, c’est la première fois qu’une rencontre culturelle de grande envergure fut organisée pour rassembler les Kotoko du Tchad et du Cameroun autour de leur destin commun, désorganisé par les frontières coloniales. C’est fut également le début d’une prise de conscience générale sur l’importance du patrimoine culturel kotoko. Puis, les Kotoko du Cameroun ont créé une l’Association Culturelle Sao-Kotoko en mars 2001. La première assemblée ordinaire s’est tenue à Kousseri le 23 juin 2003 et un accent particulier a été mis sur la promotion et la conservation du patrimoine culturel kotoko. Deux délégués permanents en charge des questions culturelles étaient sur le terrain pour sensibiliser les populations sur la nécessité de rendre le patrimoine culturel kotoko vivant22. Le premier s’intéresse à l’artisanat, aux musées et à la pharmacopée et le second s’occupe de la culture, aux jeux de société, aux coutumes et mœurs kotoko. Après la mise en place du bureau directeur, un rendez est pris à Goulfey en juin 2005 pour l’organisation du festival culturel. Au cours cette grande retrouvaille culturelle, de nouveaux objectifs plus audacieux, tels que la création d’un musée lors de chaque festival, a retenu l’attention des festivaliers. Pour atteindre cet objectif majeur, le troisième festival est programmé à Makari en avril 2008. Puis, la cité kotoko de Logone Birni a été désignée à l’unanimité pour recevoir le quatrième festival des arts et traditions Sao kotoko en juin 2010. Celui-ci fut placé sous le thème: «culture et traditions Sao kotoko : un levier pour le développement»23. L’événement majeur qui a marqué les festivaliers et les invités est l’hommage rendu au chercheur béninois Dieudonné Gnammankou qui a su retracer les origines d’Abraham Hannibal. Un autre rendez-vous est pris pour mai 2013 à Afadé24. Aujourd’hui, le pays kotoko compte six(6) musées. 2.2. Le festival culturel Mousgoum La première édition du festival culturel Mousgoum s’est tenue à Maga du 25 au 28 février 2000. A l’origine, il avait pour objectifs de consolider l’unité et la solidarité qui sont des gages du développement entre ce peuple séparé la par l’histoire coloniale. Puis, la préservation de l’identité culturelle est devenue une préoccupation réelle à la troisième édition des festivals des arts et de la culture Mousgoum à Guelending au Tchad. Un accent particulier est mis sur la valorisation des cases obus, communément admis comme la «carte d’identité» de l’Homme Mousgoum. Il s’agit des rencontres annuelles qui permettent aux Mousgoum de deux rives du Logone d’initier des projets de développement communs qui modifient totalement leur perception des frontières internationales. Une expression comme «mon frère de l’autre coté» s’est imposé au détriment des nationalités camerounaise et tchadienne. Ils ont été galvanisés par l’initiative conjointe de Christian Seignobos, Fabien Jamin et de Kalkaba Malboum. Il s’agit d’un chantier/école du Patrimoine Sans Frontière sur la valorisation des cases Obus à Mourla. Une démarche qui a consisté à initier les jeunes garçons et filles Mousgoum à la construction de la case Obus. Un ouvrage «LA CASE OBUS, Histoire et reconstitution» a été publié à la fin du chantier/école. Il est devenu le livre de chevet des Mousgoum. Dès lors, la vulgarisation de cet élément du patrimoine culturel est devenue une priorité des Mousgoum du Cameroun et du Tchad. Puis, une autre association sœur dénommée «Ziba di Mousgoum», décide de passer à une vitesse supérieure en créant une Société du Développement de la Région du Logone en abrégé (SODERLOG) en Avril 2014. Elle s’est engagée dans les négociations avec les partenaires au développement et les gouvernements du Tchad et du Cameroun pour la création des sociétés mixtes pour le développement de deux rives du Logone. Il s’agit de la construction des infrastructures de base notamment les écoles, les dispensaires, les adductions d’eau potable et de l’électricité qui sont nécessaires pour le développement humain et économique25. 2.3. Le togna Massana, une rencontre culturelle Massa Le togna Massana est une manifestation culturelle transfrontalière initiée en 2003 à Yagoua par l’élite Massa. Au cours la première édition, les festivaliers ont jugé nécessaire d’alterner l’organisation de cette fête culturelle biennale entre le Cameroun et le Tchad. C’est ainsi qu’un rendez-vous est pris pour l’année 2005 à Bongor, la ville jumelle de Yagoua, considérée comme la capitale des Massa au pays de Toumai. Puis, en avril 2009, les Massa se sont retrouvés à Yagoua pour revisiter les pages de leur histoire. Cette rencontre était placée sous le haut patronage du gouverneur de la région de l’extrême nord, Ahmadou Toudjani. Depuis sa création, cette rencontre se présente comme un cadre idoine pour les jeunes fils et filles Massa qui se mobilisent pour valoriser et promouvoir leur culture26. Elle leur permet de passer en revue leurs valeurs morales, de restaurer leur identité culturelle, d’exposer les objets d’art et de faire des prestations artistiques diverses. Ce festival vise également la promotion de l›enseignement de la langue Massa, la production des artistes Massa et la création d’un musée d›objets d’art Massa. C’est aussi une opportunité pour combattre certains maux qui minent ce groupe ethnique. A la troisième édition à Yagoua, plusieurs débats ont été organisés sur les fléaux avilissant les Massa. Il s’agit de l’alcoolisme, du vol, de l’adultère et de l›abandon de la langue Massa. Les participants estiment qu’il faut soigner le mal en instaurant le Labana , un rite initiatique réservé exclusivement aux hommes. Un véritable stage de trois mois au cours duquel les initiés sont isolés dans une brousse pour recevoir les enseignements sur la morale et les valeurs culturelles. 2.4. Le festival culturel Moussey : le KODOMMA Le KODOMMA était à l’origine une fête de récoltes, une fête religieuse et traditionnelle du peuple Moussey, célébrée entre les mois de septembre et de décembre de chaque année. Cet élément, important du patrimoine culturel, a progressivement disparu et il a fallu la réunion du comité de développement du canton Moussey en 2003 pour la réhabiliter sous forme de festival culturel des Moussey du Tchad et du Cameroun27. La première édition a eu lieu en 2004 à Gobo au Cameroun. Elle a connu une forte participation des festivaliers venus du Tchad qui se sont engagés à organiser la deuxième et la troisième édition à Gounou Gaya respectivement en 2005 et 2006. Puis, la cité de Gobo a accueilli les festivités en 2007. Ainsi, le KODOMMA est devenu une rencontre annuelle de concertation entre les Moussey de deux rives du fleuve Logone pour réfléchir les problèmes communs. Les festivaliers n’ont pu se réunir en 2008 à cause des événements politiques du Tchad. C’est ainsi que Gounou Gaya a accueilli la communauté Moussey en 2009. La sixième édition en 2010 était organisée à Gobo et Gounou Gaya a accueilli la septième édition en 2012 avec pour thème central «culture et développement»28. Ce dynamisme culturel trouve son fondement dans l’action de l’élite Moussey notamment Amadou Vamoulké, Kambassou Daniel et Gombol Félix au Cameroun et Djouma Golona et docteur Djounvoun au Tchad. Ces rencontres mobilisent les fils et filles Moussey qui célèbrent leur culture et combattent certains maux sociaux à savoir l’alcoolisme, la paresse et le vol. Au cours de ces manifestations culturelles, les frontières administratives sont presque levées, car les mouvements des personnes et des biens sont si intenses que les postes de police de frontière entre le Cameroun et le Tchad s’effacent ou du moins restent souples vis-à-vis des festivaliers. Tous les groupes ethniques étudiés organisent les fêtes culturelles de manière rotative entre les deux pays voisions. Cette volonté traduit clairement le sentiment d’une communauté séparée par l’histoire coloniale. Les frontières culturelles supplantent les frontières administratives. Il faut noter, pour le déplorer, que l’insécurité transfrontalière a mis fin au regroupement annuelle ou biennal des groupes ethniques situés de part et d’autre d’une frontière que Mokam David a qualifié de peuples traits d’union29. 3. Centre culturel et Musée de la Vallée du Logone: Un Etablissement au service de l’integration sous-Régionale Au regard de la richesse culturelle de cette partie de l’Afrique et des multiples champs de recherche en sciences sociales encore en friche, le père TONINO de la congrégation des pères Xavériens a créé le centre culturel et musée de la Vallée du Logone. Cette structure beneficie des appuis de la mairie de Yagoua et des associations culturelles telles que SANA LOGONE, GLOBALMON, AFRICADEGNA et le Diocèse de Yagoua. 3.1. Présentation du centre culturel et musée de la vallée du Logone Inaugurée le 5 septembre 2011, cette maison culturelle a une vocation sous-régional avec pour mission de favoriser les échanges entre la communauté scientifique, les associations culturelles et les populations. Pour l’instant, sa documentation est essentiellement focalisée sur l’organisation socioculturelle, les pratiques agro-pastorales, l’habitat, l’artisanat, les milieux physiques et climatiques, les questions du genre et la société civile, la scolarisation et la sécurité alimentaire. Alors que le musée se propose d’éclairer l’histoire de la Vallée du Logone. Les collections d’histoire et d’archéologie sont les nombreuses, ceux de la vie quotidienne sont près de 500 objets liés aux activités domestiques, notamment la céramique, la sculpture et la peinture. Il conserve également plus de 450 pièces de mobilier et 100 pièces textiles. Il s’agit des objets issus des communautés Massa, Mousgoum, Moussey, et Toupuri du Tchad et du Cameroun. Il est envisagé une coopération avec les musées ethnographiques kotoko depuis décembre 2015 pour une représentation des collections de cette aire culturelle. C’est une structure au sein de laquelle la dimension culturelle a pris le dessus sur la notion de nationalité tchadienne et camerounaise. C’est donc un cadre d’intégration par excellence dans la mesure où tous les peuples de cette partie de l’Afrique s’y retrouvent, échangent et partagent des idées autour des problématiques liées à la culture. Photo 6 : Une collection en bronze au musée de la vallée du Logone © CCMVL 3.2. Le centre culturel et musée de la vallée du Logone : une autre vision de développement de la recherche scientifique transfrontalière Depuis son inauguration, cette maison de la culture se position comme un cadre de promotion et de la vulgarisation de la recherche dans cette partie de l’Afrique. Elle accueille des chercheurs juniors et confirmés dans les domaines tels que l’histoire, l’archéologie, la muséologie, la muséographie, la linguistique, la littérature, la sociologie et l’anthropologie qui s’intéressent prioritairement aux groupes ethniques situés de part et d’autre du fleuve Logone. Le responsable du centre, le père Tonino, a organisé un colloque à Yagoua du 26 au 28 Décembre 2015 sous le thème «Patrimoines culturels dans la vallée du Logone». Cette rencontre scientifique a regroupé des enseignants/chercheurs de l’Université de Ndjamena, de l’Université privée Emi Koussi de Ndjamena de l’Ecole Supérieure de Bongor au Tchad et de l’Université Maroua, de Ngaoundéré et de Yaoundé au Cameroun30. Des thématiques diverses ont été abordées à travers des problématiques relatives aux musées, aux langues, à la littérature, aux sites archéologiques, aux migrations et échanges culturels, à la gestion du patrimoine culturel matériel, à l’onomastique et les animaux à l’instar du Poney. Les contributions étaient exclusivement centrées sur les peuples de la vallée du Logone. Des engagements ont été pris pour pérenniser cette initiative. Une revue scientifique, dénommée «cahier de la vallée du Logone» est créée et se charge de publier les actes de ce colloque31. Le centre culturel et musée de la vallée du Logone s’inscrit dans la logique qui voudrait bien minimiser les exigences et normes liées à la frontière internationale. Il encourage les études sur les aires culturelles transfrontalières et la conservation du patrimoine culturel de ces peuples, unis par l’histoire, mais séparé par la volonté coloniale. Conclusion Les activités culturelles dans la vallée du Logone sont révélatrices des manquements liées à la délimitation des frontières au cours de la période coloniale. Des familles se retrouvent aujourd’hui entre deux pays souverains, notamment le Tchad et le Cameroun dans le cadre de cette réflexion. Seulement, les populations n’ont pas intégré, ou du moins, cette nouvelle perception des entités politiques indépendantes a connu une adhésion massive au niveau de la base. Ainsi, l’organisation des festivals culturels dans cette partie de l’Afrique témoigne de la survivance des réalités culturelles qui sont beaucoup plus considérées que l’héritage colonial. Cette perception de la frontière est une preuve manifeste que le sentiment d’appartenance aux aires culturelles reste une marque de fabrique des africains. Ces derniers demeurent profondément attachés à leur culture, mieux à leur histoire. Cette attitude questionne dans un premier temps la notion de la nation, définie comme étant un ensemble de personnes vivantes sur un territoire et ayant une histoire commune. Il semble qu’il s’agit d’un cas contraire et cette réalité mérite une attendue soutenue des scientifiques, voire un cadre de réflexion des chercheurs sur cette thématique. Dans un deuxième temps, il est question une spécificité des frontières africaines, car la vallée du Logone n’est d’un cas figure dans cette contribution. Elle interpelle les autorités politiques des Etats africains à tenir compte des réalités locales et les responsables des postes de frontière doivent être édifiés à ce sujet pour faciliter les mobilités humaines. Dans un troisième temps, cette situation constitue un outil d’intégration sous- régionale dans la mesure où il existe des mécanismes endogènes de résolution des conflits qui sont d’une importance capitale mais non exploré. Les festivals culturels sont reconnus comme cadres de réjouissances, de partage d’expériences et de compréhension mutuel. Bibliographie - Abdouraman Haliroun, 2007 «Frontières et découpages territoriaux dans l’Extrême-Nord du Cameroun: enjeux et implications (XIVème-XXème siècle)» thèse de doctorat Ph/D d’histoire, Université de Ngaoundéré. - Ahmed Ibn Fartu, 1970, History of the firts tweive years of the reign of Mai Idris Alooma of Bornu (1571-1585), frank cass and co.LTD, p.23 - Ali abamé abakar, 2015 «Les ressources touristiques du Logone et Chari: inventaire et stratégie de mise en tourisme» mémoire d’ingénieur de conception en science du patrimoine, option tourisme, Université de Maroua ; - Amadou Vamoulke, 2010, «kodoma : contexte et perspectives» in termes de références du festival culturel moussey KODOMA GOBO 2010, P4 - Barth F. 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S., 1989, «A critique in borderland theories», in Asiwaju and Adeniyi (ed), pp. 52-53. - Ragon Michel, 1991, C’est quoi l’architecture ? Paris, Seuil. - Saibou Issa, 2001, «Conflits et problèmes de sécurité aux abords sud du lac Tchad : dimension historique (XVIè-XXè siècles)» thèse de doctorat Ph/D d’Histoire, Université de Yaounde I) - Seignobos Christian, 1987, Le poney du Logone et les derniers peuples cavaliers : essai d’approche historique, Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 213 p - Seignobos Christian et Fabien Jamin, 2003, la case obus, histoire te reconstitution, éditions Parenthèses- Patrimoine sans frontières.Périodique culturel d’information /Gounou Gaya 2012/7ème édition - Von Hagen G., 1912, Einige notizen uber die Musgu Baessler archive, vol pp117-122 - Voudina Nicodème, 2010 «KODOMMA : contexte et présentation» termes de référence du festival culturel Moussey, kodomma Gobo, p8. - Zeltner J.C., 1988, Les pays du Tchad dans la tourmente, 1880-1902, Paris, l’Harmattan


1 Maître de Conférences à l’Université de Maroua et ancien Directeur par Intérim du Musée National du Cameroun, Pr Mahamat abba ousman est actuellement Expert patrimoine culturel/musées à Direction de la Culture et Communication de l’ICESCO. il est auteur d’un ouvrage et d’une vingtaine d’articles publiés dans les revues scientifiques sur le patrimoine culturel, les musées, les sites et monuments et l’histoire des techniques. Il est membre de plusieurs sociétés savantes et Consultant dans plusieurs projets culturels (abbamanga2@yahoo.fr).


2 C. S. Momoh, cite par Saibou Issa, 2001, « Conflits et problèmes de sécurité aux abords sud du lac Tchad : dimension historique (XVIè-XXè siècles) » thèse de doctorat Ph/D d’Histoire, Université de Yaounde I 3 Abdouraman Haliroun, 2007 «Frontières et découpages territoriaux dans l’Extrême-Nord du Cameroun: enjeux et implications (XIVème-XXème siècle)» thèse de doctorat Ph/D d’histoire, Université de Ngaoundéré. 4



5 Amadou Vamoulke, 2010, « kodoma : contexte et perspectives » in termes de références du festival culturel moussey KODOMA GOBO 2010, P4



6 Igor de Garine, 1975 , Contribution à l’ethnozoologie du cheval chez les Moussey (Tchad et Cameroun), Institut international d’ethnosciences, Paris, 16 p. 7 Christian Seignobos, 1987, Le poney du Logone et les derniers peuples cavaliers : essai d’approche historique, Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 213 p.


8 Initiation au rite du labana : les évêques du Grand Nord disent un «non catégorique» 09 mai 2010. 9 GARINE, I. de, 1964. Les Massa du Cameroun. Vie économique et sociale. Paris, Presses Universitaires de France, p. 11 10 Christian Seignobos et Fabien Jamin, 2003, la case obus, histoire te reconstitution, éditions Parenthèses- Patrimoine sans frontières 11 Gagsou Golvang Boyo, 2007, « A la découverte du Tchad : Les Mousgoum et les Nôy », in Cahiers d’Histoire; 12 Ali abamé abakar, 2015 « Les ressources touristiques du Logone et Chari : inventaire et stratégie de mise en tourisme » mémoire d’ingénieur de conception en science du patrimoine, option tourisme, Université de Maroua ;



13 G. Von Hagen, 1912, Einige notizen uber die Musgu Baessler archive, vol pp. 117-122. 14 Michel Ragon, 1991, C’est quoi l’architecture ? Paris, Seuil.


15 Ahmed Ibn Fartu,1970 , History of the firts tweive years of the reign of Mai Idris Alooma of Bornu (1571-1585), frank cass and co.LTD, p.23 16 C. Lenfant, 1905, La grande route du Tchad, Paris, Hachette, p.152 17 J.C. Zeltner, 1988, Les pays du Tchad dans la tourmente, 1880-1902, Paris, l’Harmattan 18 Mahamat abba ousman, 2016, «la technique de pêche au zemi : un savoir-faire en voie de disparition dans les abords du lac Tchad» Phaistos, Paris.


Photo no4 : Zemi sur le fleuve logone © Alhadji Alifa Mey eli ,1998


19 Mahamat Abba Ousman, 2013, « le patrimoine culturel kotoko (XX-XXIème siècles): source de l’histoire, produit économique et instrument idéologique » thèse de doctorat /Ph.D en Histoire, Université de Ngaoundéré. 20 Lignerolles Olivier et Mahamat Saleh Y. « Gawi, un musée pas comme les autres. » in Tchad et Culture, N°119, oct.1990, pp.12/13 21 Entretien avec Gérard Leclaire à Gaoui, mai 2007



22 Statuts de l’association culturelle Sao-kotoko, récépissé de déclaration d’Association no00121/RDA/JO6/BAPP du 12Mars 2001


23 Ali Soungui, 2010, « éditorial, bienvenue au FESTAT 2010 à Logone Birni », Labar, magazine du festival des Arts et Tradition Sao-kotoko. 24 Mahamat abba ousman, 2013 «Patrimoine culturel Kotoko (XX-XXIème siècles) : Source de l’histoire, Produit économique et Instrument idéologique», Thèse de Doctorat Ph/D d’histoire, Université de Ngaoundéré.


25 Dawai Tezwimu, 2014 ziba di musgum organisation associative du peuple Mousgoum. 26 Patrice Mbossa, 2009 «Les Massa «consolident» leur unité culturelle» in Cameroon Tribune du 5 Mai 2009 (Yaoundé)


27 VOUDINA Nicodème, 2010 « KODOMMA : contexte et présentation » termes de référence du festival culturel Moussey, kodomma Gobo, p8. 28 Périodique culturel d’information /Gounou Gaya 2012/7eme édition


29 Mokam David, 2000 «les peuples traits d’union et l’intégration régionale en afrique centrale: le cas des gbaya et des Moundang» in actes du colloque sur les dynamiques d’intégration régionale en Afrique centrale yaoundé, 26-28 avril. pp125-141



30 Programme du colloque. 31 Rapport général du colloque.

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