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Dr. Sanae Ghouati - Acceuil de Fouad Laroui à l’ICESCO


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Excellence Dr Salim Al Malik, Directeur Général de l’ICESCO,

Monsieur Mohamed Zinelabidine, Directeur du département de la culture et de la communication,

Monsieur le président de l’Université Ibn Tofail- Dr. Pr. Azzedine Elmidaoui

Monsieur Le Vice Directeur, M. Abdelilah Benarafa,

Monsieur Le Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Langues

Monsieur le conférencier- écrivains et Professeur universitaire, Fouad Laroui

A tous les membres du Réseau des Chaires de tous les pays du monde,

Cher public,


Honorée de recevoir le soutien de cette prestigieuse organisation qu’est l’ICESCO pour lancer une série de conférences à partir de la Chaire Lettres et Arts comparés que je supervise à partir de l’Université Ibn Tofail de Kénitra, en partenariat avec Le Think Tank international de l’ICESCO pour la Pensée, Les Lettres, le Patrimoine et les Arts initié par le Professeur Mohamed Zinelabidine. L’idée est d’ouvrir cet espace à des personnalités internationales gratifiées de grands Prix internationaux et connues par la qualité de leurs recherches, de leur pensée, de leur production intellectuelle et de leur participation à l’illumination des esprits, dans les domaines proches des préoccupations de la Chaire Lettres et Arts Comparés

Notre premier invité est Fouad Laroui, Prix Goncourt de la Nouvelle en 2013 pour son ouvrage, l’Etrange affaire du pantalon de Dassoukine, en 2014, Grand Prix Giono pour les Tribulations du Dernier Sijilmassi et Médaille de la Francophonie de l’Académie française, Prix Grand Atlas pour son ouvrage, La Meilleure façon d’attraper les choses, (Littérature de jeunesse) Prix Beur FM de la Méditerranée pour son roman Méfiez-vous des parachutistes, Prix Albert Camus pour son roman les Dents du Topographe. Il a écrit une trentaine de romans, recueils de nouvelles essais et écrits pour les jeunes, publiés dans leur grande majorité en France dans des maisons d’édition de renommée internationale : Juliard, Robert Laffont, Mialet Barrault, Flammarion, Zellige et Yomad pour les jeunes.

Il a un parcours a-typique car il a commencé sa vie comme ingénieur des Ponts et Chaussées et diplômé en sciences techniques Minière de l’Ecole des mines, il est recruté à l’Office Chérifien du Phosphate à Khouribga mais peu de temps après il quitte le Maroc et devient professeur d’Econométrie et des Sciences de l’Environnement avant de devenir Professeur de Littérature française et d’épistémologie aux Pays Bas.

Son brillant parcours scientifique, ne l’a jamais éloigné de son amour de la Littérature, des idées et des mots et sa décision de s’installer en Europe ne l’a jamais non plus éloigné de son Maroc qui l’habitait et qu’il a tenté de décrire, de son premier roman Les dents du topographe (1996) jusqu'à son dernier l’Insoumise de la porte de Flandres, il y a fait une peinture du Maroc profond et moderne et il a mis l’accent sur ce passage à la modernité en pointant sa plume humoristique, caractérisée par cette légèreté dont parle Calvino, sur toutes les difficultés et les contradictions qu’engendre ce passage, - parfois forcé de cette société - à une modernité inquiétante. Il a pu dire à travers la fiction toutes les questions que ne cesse de soulever la politique, la sociologie, la psychologie et la philosophie, toutes réunies. Connu auprès d’un large lectorat par ses Chroniques, il a plusieurs recueils, Chronique des temps déraisonnables, 2003, Le jour où j’ai déjeuné avec le diable, 2011, Du bon usage des djinns 2014. Ses chroniques traitent de questions d’actualité marocaine et internationale. Ses essais sont également nombreux, je cite à titre d’exemple : L’Islamisme. Une réfutation personnelle du totalitarisme religieux, 2006, Le Drame linguistique marocain (2011), Une lecture personnelle D’Averroès (2014), D’un pays sans frontières (2015) Dieu, Les Mathématiques, la folie, 2018 et il continue sur cette lancée de l’examen des idées et de la relecture de l’histoire des idées pour rendre justice à une partie de la pensée universelle qui ne figure pas dans « le récit universel » de l’apport de chacune des civilisations, pour des raisons subjectives reliées aux relations complexes de l’histoire occidentale avec le monde arabi-islamique.

Plaidoyer pour les Arabes, vers un récit universel 2021, est un essai sérieux, documenté, remontant aux grandes sources qui ont alimenté toute la pensée de la Renaissance occidentale Al Farabi, Ibn Sina, Al Kindi Averroès, Al Khawarizmi, Ibn Rochd, Ibn Khaldoune, al Bayrouni, Al Ghazali et autres grandes figures d’une culture qui a, non seulement traduit les Grecs comme on se plaît à le dire, mais elle a bel et bien fait avancer la pensée humaine et c’est cet héritage négligé et sciemment non reconnu que le livre de Fouad Laroui vient discuter. Il rejoint ainsi, ces intellectuels installés en Occident et qui n’ont cessé de proposer une lecture plus objective de l’histoire de l’humanité. Le tunisien Abdelwahab Meddeb a eu une production profuse dans ce domaine, une lecture raisonnée, documentée, éclairée et aucunement ancrée dans une approche identitaire étroite dans Islam, la part de l’universel (2006) Sortir de la Malédiction, Islam entre Civilisation et Barbarie, 2008. Paris de Civilisation 2009.

Ali Benmakhlouf a continué d’élargir cette voie dans son livre : Pourquoi faut-il lire les Philosophes arabes. L’héritage oublié (2015) et à travers ses conférences dans les grands sites de la culture aussi bien en Occident qu’au Maghreb.

Fouad Laroui a dévoilé les zones sombres de cette histoire des idées occidentales qui a souvent gommé ce patrimoine universel qui s’est étalé sur plusieurs siècles cependant, soit par simple ignorance comme le prouve les nombreux exemples cités par l’auteur, soit de manière intentionnelle, en souvenir d’une quelconque hostilité historique. Le livre replace au bon endroit ces chainons importants, et pourtant effacés, qui ont rendu le passage, non seulement de la pensée grecque, mais aussi persane, turque, indienne, égyptienne et autres possible.

En homme de sciences qu’il est, il a aussi su prouver, contrairement à la thèse d’Enest Renan, suivie par tous les chercheurs et qui affirmait « l’incapacité congénitale » des langues sémitiques à « saisir la science », que la langue arabe a accueilli toutes les sciences de l’époque et elle les a communiquées de la manière la plus belle comme le dit l’érudit persan Biruni (973-1048) : « Les Sciences venues de diverses parties du monde ont été traduites en langue arabe ; par ce moyen, elles ont été embellies et ont pénétré le cœur des hommes, tandis que les beautés de cette langue coulaient dans leurs veines et leurs artères ? »

Ce livre est donc un plaidoyer d’un écrivain et penseur pour rendre justice à cette grande civilisation. Je le cite avant de lui donner la parole : Voilà ce qu’il nous dit au début de son livre : « En intégrant les arabes dans le récit du monde, on intègre Ipso facto, ceux d’entre eux qui sont en Europe, dans un récit Européen élargi, enrichi, inclusif (c’est donc contraire au communautarisme) »

Merci

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