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Conférence internationale Des Arts d’Afriqueet Cultures de l’Homme L’Afrique Kitsch










Professeur Valérie ARRAULT

(Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)



L’esthétique ordinaire Le cadre esthétique des Arts d’Afrique et cultures de l’Homme sera pris ici sous l’angle interculturel d’une source inépuisable originelle d’au moins deux millénaires qui ont participé au renouvellement artistique et esthétique occidental. Toutefois l’examen auquel je vais me consacrer ne relève pas de l’art savant ou de l’art légitime comme celui des illustres Orientalistes ou d’artistes contemporains issus d’Afrique. L’ œuvre d’Ernest Breleur présentée dans la conférence de Madame Eliane Chiron et le travail artistique de Madame Valérie John exposé par elle-même, représentent sans n l doute l’antithèse de ce dont il est question dans ma contribution. L’image de l’Afrique que j’ose aborder est celle qui pénètre les imaginaires occidentaux à leur insu car celle-ci relève de l’esthétique du quotidien, de l’esthétique ordinaire, laquelle, il est vrai, interpelle peu les commentaires du monde de l’art. Ainsi je voudrais exposer un pan de l’esthétique moins institutionnelle à tous égards, et plus précisément traiter de l’esthétique Kitsch qui, si elle n’a pas d’homologue en Afrique, est contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plus courante en Occident. Encore méprisée pour ses anciens soutiens propagandistes à des régimes totalitaires tout au long du XXe siècle, on comprendra que l’histoire du Kitsch ait généré des réticences ou un manque notoire d’intérêt, d’où la rareté d’interprétations de ce phénomène qui reste toutefois un objet nécessitant une approche esthétique. Or le fait nouveau à propos du Kitsch est, tout en étant dédaigné en raison de ses manquements esthétiques, qu’il ait réussi à construire une sensibilité, depuis plus de deux décennies1. Au sein même du monde de l’art. Toutefois il semble nécessaire pour la compréhension de mon objet de prendre la précaution de distinguer la sensibilité Kitsch artistique de l’esthétique (ou mentalité) Kitsch de l’homme du commun. Si Jeff Kaons et le couple Pierre et Gilles ont acquis une réputation internationale, on sait qu’il s’agit alors d’une posture artistique dont les liens théoriques sont à construire en relation avec les mentalités du moment et desquelles cette sensibilité a émergé. Cette sensibilité artistique occidentale, pour la caractériser brièvement, a choisi le mode de l’humour, du jeu ludique, décalé, dont l’ironie vise à accentuer le grotesque, en valorisant le plaisir esthétique des paillettes ou des formes enfantines. Ici, que je sois compréhensible pour mon lectorat, je ne fais strictement référence qu’à l’esthétique Kitsch de l’homme ordinaire. En outre, dans la délimitation de mon objet de recherche, je n’envisage de traiter qu’un seul aspect, étant donné la vastitude de ce phénomène que représente le Kitsch. Sera abordée, ici et maintenant, et en toute modestie, l’esthétique du monde des objets exotiques, celle qui à nulle autre pareille traverse la planète jusqu’à donner aux autres continents et inversement, des images stéréotypées des uns et des autres. En préambule, je réserverais quelques lignes pour indiquer l’origine du mot «Kitsch». Issu du verbe allemand kitschen,, il désigne l’action de faire quelque chose à partir d’objets de récupération. Selon son étymologie, l’esthétique Kitsch recouvre un ensemble de production et de consommation d’objets à qui la vie a été redonnée (faire du nouveau) après avoir été jugé obsolète (démodé ou usé). Jusqu’aux années 80, eu égard à cet apport sémantique, le Kitsch renvoyait inévitablement, à ce qui était reproduction, imitation, copie industrielle, dans des matériaux de piètre qualité. Mais l’évolution de l’esthétique et des modes de vie ont fait que s’arrêter à de telles caractéristiques formelles et à ses simples procédures s’avère conduire vers une impasse. En effet, ce ne saurait rendre la réelle ampleur d’un phénomène esthétique. De nos jours, ce Kitsch ne satisfait plus uniquement les classes populaires par le seul biais du simulacre. L’exotique Kitsch Le cadre général brièvement posé, le Kitsch croise inévitablement l’Afrique sur le terrain de l’exotisme, lieu de tous les fantasmes y compris les plus grotesques qui n’ont cessé de dépeindre un continent africain fortement attractif. On y retrouve ainsi, mêlé, obscur, confus, un goût inassouvi pour les aventures et découvertes d’autres civilisations, mais également pour toutes sortes de conquêtes, chantant l’illusion de la ruée vers l’or ou d’autres minerais, révélatrices d’une historique convoitise relative à la nature des intérêts bien comptés que suscita un tel continent. La problématique générale qui s’impose par l’entrée de ce Kitsch exotique2 ne manquera pas de se pencher davantage sur l’idéologie néo-colonialiste, véhiculée au travers d’une vision de l’Afrique travaillée artistiquement ou industriellement par des formes esthétiques, dont il semble qu’elles soient restées sensibles à la construction d’un regard de colonisateur. Hypothèse : une omniprésence invisible Prenant appui sur quelques exemples intentionnellement lumineux pour cet exposé, mon hypothèse repose sur l’idée qu’en dépit d’une décolonisation historique, l’esthétique Kitsch exotique maintient des représentations les plus tenacement partagées ainsi que certaines valeurs projetées par les Occidentaux. Loin de toute naïveté ou de fins que l’on cantonne trop hâtivement à un décoratif niais, le Kitsch exotique, en effet, persiste à entretenir une forme de construction imaginaire déformante de l’Afrique. Cela se fait au travers d’une nouvelle identité post-coloniale mais libérale, à telle enseigne que l’on est en droit de se demander si ces objets n’ont pas pour fonction idéologique de masquer un pillage plus subtil de toutes ces formes de richesses, spécifiques à ce continent. Si les conflits ethniques et/ou religieux font rage, imposer une identité non pas dans une composante plurielle mais dans sa réduction à un modèle identitaire procède d’intentions pour le moins politiques et idéologiques. Rien d’étonnant en conséquence d’être confronté à une Afrique médiatisée esthétiquement sous l’angle ethnique par certains de ses objets, quand ce n’est pas dans son actuelle dimension religieuse avec comme objet Kitsch le plus déconcertant: un masque pour femme musulmane en cuir pailleté3, ou encore vu sous l’angle strictement patrimonial comme l’est l’Egypte pharaonique. Ces différentes approches -ethnique, religieuse, patrimoniale- laissent libre cours aux lois du marché qui ainsi prennent soin de fixer des images en conformité avec une vision européenne trahissant des rapports politico-idéologiques adaptés à la mondialisation de la domination. À partir de sources directes telles que les actuels objets-bibelots vendus en différents lieux en Occident ou bien encore à partir de photographies d’objets paraissant dans des revues, deux hypothèses complémentaires sont à retenir. Dans un examen aussi soucieux d’une approche idéologique d’un objet touchant à l’identité et à la mémoire, obligation s’est faite d’interroger des formes esthétiques caricaturales, outrancières car non seulement elles sont spécifiques à l’exotique Kitsch, mais en outre elles s’avèrent conformes à un imaginaire hérité du colonialisme, de l’impérialisme, et que suit désormais le libéralisme en pratiquant la délocalisation industrielle. Le moins que l’on puisse dire est que ces objets exotiques Kitsch insufflent inlassablement cet esprit de conquête marchande, cet esprit âpre au gain par l’attrait d’une main d’œuvre à bon marché, qui fut, jadis, classée comme celle des «primitifs» hier, comme celle de «pays sous-développés», et aujourd’hui comme celle des pays «en voie de développement» ou «émergents». Ces objets-là sous forme de bibelots, de gadgets ou servant à faire signe en architecture, chantent-ils bien un passé colonial, un ailleurs exotique, dont les fonctions idéologiques outrepassent la connaissance ordinaire comme l’emprunt fait à l’Histoire des Arts ? Et pour avancer davantage dans les hypothèses, ces formes indéfiniment reproduites seraient-elles une entrave à émanciper un imaginaire autrefois imprégné de colonisation ? Dans les conditions actuelles du divertissement planétaire - tout du moins, pour ceux qui y ont accès- l’exotique Kitsch ne maintient-il pas en vie l’héritage de cet imaginaire contemporain occidental en faveur d’une expansion culturelle visant à coloniser dans sa dimension la plus vaste, tout esprit et tout imaginaire ? D’après ces hypothèses, abordons la question et voyons quelles visions d’Afrique les plus communes sont le plus souvent offertes aux occidentaux. Quelles visions d’Afrique ? Nul ne peut ignorer qu’hormis les rares acquisitions d’arts traditionnels et l’existence d’un marché de l’art contemporain maghrébin et subsaharien, il existe une autre esthétique qui ne résulte pas de l’inédit mais plutôt de la vulgarisation, issue des représentations tant de !’Egypte pharaonique, de l’Afrique ethnique traditionnelle ou de l’Afrique du nord contemporaine. Amplement nourries depuis le XVIe siècle, les images les plus stéréotypées produites par les Occidentaux ---qu’Edward Saïda délestées de leur légitimation - ont fait l’objet de mystifications idéologiques, jusqu’à construire un imaginaire occidental qui n’a jamais rien eu en commun avec les Arts d’Afrique et les Cultures de l’Homme {africain). Cependant les arts africains inséparables des commentaires anthropologiques européens sur l’Afrique, en suscitant un engouement sans pareil au moment des campagnes d’Egypte de Napoléon Bonaparte, puis avec l ‘Exposition coloniale internationale de 1931 à Paris, ont imprégné la mémoire de l’imaginaire occidental bien plus profondément que l’on ne saurait le détailler. D’autant que la diffusion, dès le moment atteint par l’industrialisation de la reproduction en a accru les légendes par les cartes postales, les affiches d’expositions universelles, la littérature, le cinéma, jusqu’à les transformer en signes, et plus globalement en une réification adaptable à tout besoin de consommation culturelle liée - plus ou moins - à la nouvelle ère du divertissement occidentale. La pyramide de Giseh métamorphosée en Casino à Las Vegas ne semble-t-elle pas être, de ce point de vue, très emblématique d’une réappropriation ou colonisation culturelle de 1’Afrique, la travestissant en objet ludique, tout en la hissant à la plus antinomique des fonctions initiales ? Que comprendre dès lors d’un tombeau royal, un monument aux morts d’une civilisation passée en une réplique transformée pour le plaisir du jeu de hasard et de l’argent? Quels rapports et quels enjeux, cela peut-il soulever? Si sans aucun doute, les arts occidentaux se distinguent du Kitsch, c’est par la voie de la mutualisation avec les arts d’Afrique, en musique comme en danse, que s’est créé un esprit d’enrichissement donnant lieu à des climats arabo-musulmans (de Manuel de Falla au raï) ou de très nombreuses musiques élaborées à partir de la sensibilité africaine. Ce métissage a depuis bien longtemps réussi à faire mieux connaître les rythmes africains par l’intermédiaire du jazz, de la habanera, du soul en allant jusqu’aux scansions rythmiques d’un rap international. Ce qui, d’une certaine façon, rend hommage à la tradition orale africaine ininterrompue qui a su transmettre ses rythmes, ses espaces, ses tonalités, en musique (comme c’est le cas de la musique traditionnelle djerbienne).et en danse, à l’instar de ses motifs et ses couleurs en arts plastiques en respectant le cadre de la diversité de ses cultures. En revanche, force est de constater que l’esthétique exotique Kitsch de la reproduction, non indépendante d’une idéologie conquérante, façonne une mentalité, une disposition d’esprit favorable à une tacite prorogation. En effet, nombre d’objets Kitsch évoquant l’Afrique subsaharienne ne cessent de s’abreuver et d’exposer des clichés qui viennent faire regorger les linéaires d’hypermarchés, les bazars exotico­ éthniques jusqu’aux vacances prometteuses d’aventures brandies par les agences de voyages. Bien que la décolonisation soit un fait acquis dans les mentalités, il faut concéder le fait que des objets continuent de s’élaborer à partir d’une Europe traitant d’une Afrique rêvée, qui remémore tantôt le temps des origines, tantôt le temps des découvertes et conquêtes, ou bien encore le temps reposant de la vie coloniale. Tout comme il existait au XVIIIe siècle des objets qui suggéraient l’Afrique exotique par la création de Pendules aux nègres, et plus tard des représentations de serviteurs noirs dans des panoramiques de papiers peints, l’observation impose de souligner que la période contemporaine reste tout aussi entichée d’images en quête d’exotique Kitsch. Que cela puisse s’effectuer par de réels voyages organisés4 (safaris, visite de réserves d’animaux ou initiations en deux semaines à des rites chamaniques) ou par voyages virtuels vécus à domicile grâce à des acquisitions d’art traditionnel (dont la légalité reste un problème) ou par ses copies, il semblerait alors que le règne du faux, de l’artifice, et du simulacre serve à entretenir des rapports entre Africains et Occidentaux par des liens commerciaux non délivrés, de l’idéologie caricaturale pesant sur l’homme noir ou l’arabo-musulman. Ainsi, si l’on admet la réelle existence de l’exotique Kitsch, il devient difficile d’ignorer les ressorts qui stimulent une mémoire collective européenne que certains produits culturels sur l’Afrique entérinent (littérature, cinéma, photographies, voyages...). Contrairement aux échanges culturels qui cherchent à instaurer une voie de connaissance et de reconnaissance entre les peuples, toute une batterie de masques, statues, amulettes, gri-gris, pagnes africains, vraie ou fausse fourrure léopard, zèbre, vrais ou similis peaux de crocodiles, lézards, tortues, peaux d’autruche, d’éléphants en albâtre, de sarcophages égyptiens, de statues pharaoniques, d’odalisques lascives peintes comme des plaisirs d’alcôves ou de belles femmes noires secouées par des rythmes endiablés... etc, continue de renvoyer confusément à l’indétrônable corpus d’images colonialistes. À la recherche du temps perdu de l’éternel aventurier dans la savane, d’une chasse héroïque idéalisée traquant l’animal sauvage, de fantasmes de harems ou de petite «négresse» féline jusqu’aux splendeurs pillées des tombeaux de I’ Antique Egypte, il semble facile d’offrir de quoi clouer l’imaginaire occidental (plutôt de sexe masculin) afin de le laisser rivé à ses fascinations. Des Impressions d’Afrique d’un Raymond Roussel, il en est advenu un ensemble de dispositifs destinés au divertissement, au tourisme, puisant aux stéréotypes, comme s’il s’agissait d’offrir un simulacre de dépaysement dont les «horizons d’attente» ont été scrupuleusement classifiées depuis fort longtemps. L’exotique Kitsch, une esthétique du divertissement Pour étonnant que cela soit, il n’existe pas de catégorie ou une terminologie propre à cette esthétique de l’ombre, cette esthétique souterraine, «au noir» et d’autant plus abondamment lorsque celle-ci s’applique aux rêves que déclenchent d’anciennes colonies. De cette esthétique pourtant tapageuse, on tait volontiers l’existence bien qu’elle ne cesse d’enorgueillir les vitrines les plus huppées et d’achalander les comptoirs les plus modestes. Le Kitsch apparaît dès lors comme la Choses à voir: Une danse des masques dogons, Les marchés populaires qui bourdonnent d’activité, Les tisserands et teinturiers de bogolan, Les pêcheurs bozos, maîtres du Niger, Les hippopotames dans le fleuve, La Grande Mosquée de Djenné, plus grande architecture en argile dans le monde, Le Takamba, danse touarègue, Les éléphants de la Réserve de Douentza, L’architecture soudanaise et maroccaine, Les nomades peuls, Les anciennes demeures tellems seule catégorie esthétique pouvant accueillir ces objets car en tant qu’esthétique du divertissement et du détournement, elle correspond à cette juste dégradation du réel et d’une vérité. Sur l’Afrique, on observe l’existence aussi bien d’images inventées de toutes pièces, flattant le fantasme, le besoin de rêverie, de sensualité, de barbarie et de sexe soulignant de l’esthétique exotique Kitsch qu’elle se plaît à corroborer le préjugé tout en offrant une image aseptisée, expurgée d’une réalité historique, agrémentée de ses visions les plus inconvenantes. Nul ne vient cependant dénoncer ces reproductions dégradées· d’un original faisant preuve de décontextualisations dénaturantes comme celles de magasins exposant de faux masques africains en bois au-dessus de rayons contenant bouteilles d’alcool, vêtements de sport ou de chaussures de ville. En l’occurrence, l’abandon sémantique, l’appauvrissement en tant que mise en déshérence des fonctions de l’objet d’art (ou de l’objet culturel) original trahissent plutôt à quel point le Kitsch est une disposition d’esprit destinée au plaisir ou la satisfaction immédiate d’un prêt-à-penser ressassant ici un manque de respect qu’à bon droit on pourrait comprendre comme du commerce entaché de mésestime. Enfin, peut-on éviter de s’interroger sur ces productions et consommations d’art factice où ces réappropriations culturelles reviennent à être dévorées par des enjeux dont l’économique le dispute à une idéologie teintée de colonialisme au bénéfice du libéralisme ? En tant qu’esthétique fondée sur des mondes imaginaires éculés, fantasmés et/ou hallucinés par le sentiment d’opulence et/ou le plaisir de domination, l’exotique Kitsch, eu égard à l’oubli même de la colonisation historique, doit-elle être évaluée comme une esthétique aseptisante ? Et partant, ne pourrait-on estimer avec regret que l’apparence désuète d’une esthétique comme celle-ci ne devrait être nullement reléguée à l’aune d’une non-production de sens. Aussi mièvre et inconséquente puisse t-elle paraître, l’exotique Kitsch convie à redire notamment avec Adorno qu’ : «une esthétique affranchie de valeurs est un non-sens»5 dans la mesure où il ne peut exister d’esthétique ou d’art qui ne véhiculerait ni valeurs, ni sens. Faire silence sur une esthétique aussi hégémonique relèverait d’un désintérêt formaliste qu’on pourrait penser n’être adossé qu’à une certaine complaisance idéologique. Cette esthétique, et notamment ce particularisme de l’exotique Kitsch, ne peut échapper aux incontournables fonctions idéologiques dont la moindre reproduction industrielle témoigne. Le Kitsch : une esthétique paradoxale de luxe et de pacotille Étudiant plus en profondeur cette esthétique, il m’est apparu avec le temps que le Kitsch ne peut plus être pensé comme esthétique propre aux classes populaires et, à la culture correspondante regroupée sous le terme de culture de masse. Longtemps convaincue par l’aspect de cette thèse, il me fallut un temps considérable pour dépasser cet allant de soi et envisager qu’il existait un Kitsch convenant aux classes très aisées cultivant l’ironie6, ou alors aux couches sociales toujours très aisées mais en revanche peu cultivées. Cette dernière catégorie de consommateurs européens de Kitsch indique là, une instrumentalisation naïve de l’esthétique Kitsch exhibant des signes d’opulence et de réussite sociale qui trahissent de récentes positions sociales et un manque repérable de leur propre culture, fût-elle classique ou moderne. Tout en étant moins décrié en raison d’une constitution de matériaux nobles et souvent fait par des artisans d’art talentueux, ce Kitsch luxueux s’oppose à la doxa selon laquelle le Kitsch serait le parangon de la pacotille. On comprendra de ce fait, que la noblesse des matériaux, le bel ouvrage d’un objet Kitsch, soient contraires à ses caractéristiques habituelles tant le Kitsch reste apprécié sous l’angle des critères s’en tenant à la pauvreté du matériau (quitte à minimiser a priori que ces formes puissent être idéologiques). Plus même, la confusion s’accentue lorsqu’il y a flirt avec l’art, car cette collusion accentue encore le brouillage des repères. Car si le Kitsch ne fut pas sans intéresser quelques artistes modernes pour l’insertion de fragments créant ruptures et discontinuités, il est important de faire remarquer sa communauté d’esprit avec l’esthétique post-moderne. Et cela, dès lors où le métissage et l’hybridation des esthétiques prévalent sur tout autre conceptualisation. La ville de Las Vegas, ou l’un des fleurons de l’architecture post-moderne californienne (cf. Robert Venturi), met particulièrement en scène des signes culturels exotiques, qu’une haute technologie de jeux de lumière et de paillettes dénature davantage. Ont ainsi jailli d’un sol désertique la Pyramide de Giseh, recouverte de vitres noires, qui, dès la nuit tombée, projette un rayon laser visible de Los Angeles, aux côtés d’un obélisque scintillant de son grand néon rose bonbon Le Luxor, et d’un sphinx à taille conforme à son modèle égyptien. Parmi les nombreux hôtels gigantesques, l’hôtel Le Mirage, sera retenu à la fois pour son évocation implicite au Sahara tropical mais également pour ses cages aux fauves, ses aquariums, ses rivières exotiques... L’excès de luxe des matériaux sous les rampes d’une débauche de lumières étincelantes, néons monumentaux, pavements et colonnes de marbre rutilantes, stucs sculptés, jaser, jets d’eaux, bassins et fontaines, largement rehaussés d’or et de strass, démontrent sans autre procès, l’exigence d’une qualité luxueuse, d’un faste dans lesquels le Kitsch peut prendre forme. Vers une déconstruction esthétique pour le Kitsch Or, je ne ferai ici que retrouver ce que Abraham Moles après sa recherche exemplaire sur le Kitsch en est venu à conclure. Avant toute chose, le Kitsch est une disposition d’esprit. En revanche, je me dégagerai de son analyse, lorsqu’en son temps ce chercheur allégua que cette esthétique était relative à «l’art du petit bonheur» signalant par là un phénomène spécifique de masse correspondant à la petite bourgeoisie et aux couches sociales populaires. Depuis les années 1980, comme je l’ai dit précédemment, les évolutions esthétiques relatives aux mutations de mentalités en dissolvant les frontières de styles et de genres, ont incorporé le Kitsch. À telle enseigne que le Kitsch se trouve constituer paradoxalement aussi bien une sensibilité artistique au service d’une esthétique de luxe en quête d’ironie et de transgression qu’une esthétique populaire à modeste coût, profondément xénophobe et sexiste. L’exotique Kitsch n’est donc plus en conséquence l’esthétique présumée du pauvre. C’est la raison pour laquelle les stéréotypes idéologiques et culturels de l’exotique Kitsch sont à examiner «trans-culturellement» c’est-à-dire dans l’opposition de la culture de masse et de la culture d’élite, en vertu de la corrélation faite par les arts légitimes, qui en reprenant les objets d’esthétique ordinaire, se jouent du Kitsch, mais s’en inspirent. Cette mutation a eu pour effet d’induire un réexamen des clichés les mieux partagés indépendamment des procédures artistiques, artisanales, industrielles, et des classements esthétiques hiérarchisant la valeur de l’objet à partir du bel ouvrage jusqu’à la pacotille (ou inversement). Aussi le thème de ce colloque en appelant à réfléchir sur Les Arts d’Afrique et Cultures de l’Homme -au pluriel - l’occasion m’est donnée de rendre compte d’une déconstruction esthétique à l’aune d’une des facettes de détournements ou de ré-appropriations culturelles passées et contemporaines, du seul point de vue qui est le mien, à savoir du point de vue de _ma culture occidentale. L’exotique Kitsch de luxe dans des représentations d’Afrique Eu égard au Kitsch comme disposition d’esprit (Abraham Moles), je crois le temps venu de poser un autre regard sur d’anciens objets de luxe d’exotique Kitsch qui connurent une grande vogue au XVIIe siècle et par la suite, dans les siècles suivants en Europe. Il s’agit de pendules dites «aux nègres», qui, en raison de leur haute valeur économique à l’époque et, qui plus est maintenant, ne sont pas sensées entretenir de très forts liens avec l’exotique Kitsch. D’une part, à ma connaissance, rien n’indique que le Kitsch était une catégorie esthétique répertoriée à l’époque de leur création ; d’autre part, la distance indispensable à une déconstruction implique de se départir des critères esthétiques et pressions économiques infléchissant tout jugement esthétique. De manière plus essentielle, on sera convaincu, fort des exemples énoncés précédemment, que le matériau de remplacement à bon marché associé à la fonctionnalité d’un objet, ne peuvent l’un et l’autre, être éléments suffisants pour faire état d’une disposition d’esprit Kitsch. Avec les«pendules aux nègres», l’invitation proposée au lecteur s’inquiète de lui montrer une vision caricaturale et édulcorée d’un cliché idéologique en celui d’une Afrique où l’indigène, par définition«sauvage», a été stigmatisé dans sa nudité ou dans «son état de nature» pour mieux mettre en relief sa supposée animalité, d’où l’attribution généralisée de traits physiques et psychologiques enfantins, attardés ou d’une naïveté presque désobligeante. Ainsi la pendule exotique«au chameau et à l’enfant indien»7 exécutée par le bronzier Jean­ Joseph de Saint-Germain (1719-1791). L’indien et l’indienne enlacés8, cadran signé Deverberie et Cie à Paris,. L’Amérique9, cadran signé Gail à Paris, de l’époque du Consulat puis la rarissime pendule «au nègre» en bronze doré et patiné figurant une rencontre de Robinson Crusoë et Vendredi10 et Le matelot11, d’époque Restauration, font état de témoignages12 artistiques par lesquels les visions d’une Afrique (et une Amérique) imaginaire ont pris forme. L’indien et l’indienne Très rare pendule au dromadaire, bronze patiné et doré Ces pendules «aux nègres», visibles au musée de Mons en Belgique, présentent l’intérêt scientifique de faire valoir les stéréotypes du «bon sauvage», du paradis idyllique avec sa faune et sa flore abondantes, puis de l’exotisme de l’Afrique coloniale ou des îles, en usage à l’époque, et mises en forme dans l’ornementation ou la réalisation d’objets de luxe car travaillés dans des matériaux nobles et inaltérables. Ainsi, les sujets les plus simples représentaient le Noir au travail : le nègre portefaix, le matelot, la nourrice africaine, la servante... À la vue de ces reproductions photographiques de ces objets, on ne saurait ignorer le contenu déréalisant de ces représ.entations, dont l’excès d’ornement expose la dissonance, voir le déni de réalité de telles images avec les réels rapports humains de domination, fondés sur le racisme, ou la différence aux prétextes civilisateurs dont les fins strictement esclavagistes prirent la forme de colonisation, et aujourd’hui d’aide au développement selon des modalités propres au rendement et à la concurrence. Outre ces pendules, que ne connaissons-nous pas de sculptures de jeunes éphèbes aux dents blanches éclatantes, de belles indigènes aux seins admirablement gonflés, aux hanches finement taillées sous quelque pagne, jouissant d’une plastique de corps entretenus, dont la représentation revenait à gommer magistralement le sort véritable auquel étaient soumis inexorablement ces esclaves? Ne pourra-t-on seulement convenir que l’appropriation d’une telle réalité historique est, dans ces objets de luxe, nettement détournée, falsifiée au profit d’une image .divertissante, transfigurant l’histoire coloniale et ses enjeux, et qui sait, l’impérialisme sous ses nouvelles formes libérales? Le réel enfoui se trouve ainsi fardé des couleurs d’une imagerie lisse et merveilleuse, où seuls l’enchantement de la terre inconnue, mais prospère, la distraction par des curiosités jusque-là ignorées et la soustraction au monde réel sont, à l’évidence, visées. L’exotisme dans sa rencontre avec le Kitsch exaspère à l’excès toutes ses connotations de voyages lointains aux parfums de rêve hallucinant, au sens d’une construction édulcorant les rapports coloniaux et entravant toute possibilité d’accès à la vérité. Qui plus est les romans au XIXe confortaient cette vision déjà ancrée dans les mentalités au détour d’Amours congolaises, Les Princes d’ébène, et de Fleur d’Afrique13... Ces «pendules au nègre» pour visions déformantes qu’elles furent n’en sont pas moins toujours publiées dans d’actuels magazines d’art et de décoration. Tout comme se font encore prisés dans des salons d’antiquaires spécialisés d’autres objets, tout aussi dignes d’admiration: statuettes d’esclave noir en sarouel, en pagne ou en livrée, affichant un service domestique accompli dans la bonne humeur dont les solides bras du serviteur supportent sans défection le fameux plateau présentant le courrier. Pensera-ton également aux corps musculeux d’atlantes noirs transformés en colonnes ou piliers intérieurs de salons, à quelques bustes de femme noire arborant poitrine frémissante et fesses rebondies, aux éléphants sculptés sur le dos duquel reposent d’immenses plateaux de table en verre, s’enfonçant dans de moelleux tapis léopard, entourés de quelques armes, de chapeaux coloniaux, de trophées de cornes d’éléphants14,d’ivoires, de carapaces de tortues géantes, et d’œufs d’autruche... etc? L’exotique Kitsch de la culture de masse, dans des représentations d’Afrique Si ces pendules au nègre témoignent d’une certaine rareté car relevant de l’inédit, de la pièce unique, le Kitsch des classes moyennes et populaires, est en revanche celui de la reproduction plus industrialisée ou conçue du moins en série. D’où un nombre infini de répliques existantes de pendules aux nègres, de masques, de statuettes qui ont longtemps fait valoir que 1’exotique Kitsch procède davantage d’un imaginaire imitatif du goût de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie, que d’un refus du fonctionnalisme des formes modernes. Depuis le XIXe siècle, on ne saurait dire si l’exotique Kitsch s’éprouve comme d’incontournables références par imprégnation et/ou représente ainsi des références culturellement anoblissantes. Il est pourtant aisément vérifiable que le nombre de ces répliques attestent qu’à l’empire du Kitsch, l’Afrique, en tant qu’objet imaginaire, ne fut jamais en reste au panthéon de cette esthétique. L’Afrique, ou le continent exotique estampillé d’une longue histoire coloniale, y entretint une place de choix confortant l’esprit européen dans d’inavouables enracinements idéologiques. Ainsi, point d’étonnement si à la croisée du chemin du Kitsch, des ré-appropriations de cultures africaines s’élaborent d’après stéréotypes rompus à la consommation culturelle de masse. Un simple échantillon d’exemples d’objets constituant l’exotique Kitsch mettra en évidence sa contribution à sensibiliser bien des mentalités et à construire un regard touristiquement superficiel, ludique, voire ironique envers des cultures minorées ou ignorées. Marché africain, statuettes, Sarcophages et statuettes funéraires Kitsch, photos V.Arrault S’il est courant de trouver des masques africains, de faux ivoires sur des étals de marchés, ou dans des bazars européens, le commerce de l’exotique Kitsch s’est vite fait convaincre des apports des nouvelles technologies en créant un site sur internet (tribalshop) qui fabrique à la demande et à modeste prix. Quelques clics de souris suffisent désormais pour se procurer des effigies pharaoniques, des costumes de danseuses arabes, des stéréotypes de la faune africaine comme des lions, des éléphants Kitsch servant, selon leurs dimensions, de presse-papier, de statuaires décoratives pour l’entrée de la maison, ou bien encore de décorations de façades extérieures faisant office de logo, de désignation de lieu, pour des établissements comme des night clubs, discothèques, bars, jeux, casinos. D’ornements désincarnés modernes et/ou post-modemes aux panoramiques peints de palmeraies issues de la douceur méditerranéenne des côtes du Maghreb, ou bien d’oasis et de déserts de 1’Afrique noire, l’esprit en retient une suavité berçant l’imaginaire de terres enchanteresses. Mais l’enchantement que suscite l’Afrique provient de ces images chantées par l’industrie du divertissement. Ignorant les civilisations de Memphis, Louxor, Karnak, ou Carthage, cette industrie laisse dans le silence et l’indifférence les réelles conditions de la vie humaine en Afrique dont l’exemple de la vie animale souligne combien cette dernière peut être déformée par le regard que constituent des ranchs de chasse, comme en Namibie, au Sénégal. De ces rêves d’évasion accomplis en Afrique noire, il en revient des imprimés de peaux de panthère, de léopard, qui se déploient en tissu d’ameublement, en vêtements, jusqu’à se glisser dans la lingerie féminine coquine car dûment corrélée à la sensualité féline de la tigresse. Outre l’aspect émoustillant de ces parures, tout porte à croire que l’exotique Kitsch joue sur l’esthétique du simulacre, et en tant que telle, contribue à perpétuer la méconnaissance des cultures de l’Afrique au bénéfice d’un imaginaire occidental hérité et dont les prospectives commerciales s’en trouvent rentabilisées. Conclusion La question que pose fondamentalement l’exotique Kitsch, ne se rapporte pas, comme on l’aura compris, à la reproduction d’art authentique dans une qualité plus modeste mais bien plus à la perpétuation d’un état d’esprit. Car bien loin d’être cette esthétique peu active aux yeux des théories esthétiques et artistiques, celle-ci se déploie invisiblement au creux de mentalités occidentales, qui, assommées de désindustrialisations, de déréglementations, et de pertes de repères, se tournent incontestablement de plus en plus vers une esthétique du divertissement et de compensation. Or, si l’on peut affirmer aux côtés d’Edward Saïd que «L’histoire de toutes les cultures est celle des emprunts culturels, car «Les cultures ne sont pas imperméables»15, raison garder doit être dûment observé devant une esthétique au double discours, qui aujourd’hui s’accorde aussi bien de la mièvrerie que de l’ironie quand il ne conjugue pas les deux ensemble. En ce qui concerne l’exotique Kitsch, il semble bien qu’il ne peut être question d’une autre esthétique que celle du divertissement dont les apparences se veulent sans fondement idéologique. Or, dut-il être présenté comme une esthétique dont les fonctions de détournement se renouvellent au gré des investisseurs et des professionnels plus préoccupés de circulation des capitaux que du respect de l’Autre, l’exotique Kitsch ne devrait nullement laisser indifférent.



1 Depuis une petite trentaine d’années, la procédure des emprunts, des réappropriations culturelles en travaillant par croisements dans tous les sens, a englobé le Kitsch, entre autres sensibilités ou courants, au monde de l’art contemporain, et avec lui, son lot de lieux communs démodés, qui se sont vus évalués comme des signes extravagants, transgressifs et ludiques à exploiter artistiquement. De fait, l’art post-moderne ne se trouve pas en contradiction avec le Kitsch, comme le pensait Clement Greenberg à propos des Avant-gardes modernes, au milieu du siècle dernier. Tant et si bien que l’esthétique contemporaine dans ses alliances non seulement culturelles mais également idéologiques a érigé le Kitsch en une esthétique pouvant être reçue comme transculturelle. C’est-à-dire au sens géographique du terme (en faveur du métissage) mais également au sens social, dans la mesure où s’interpénètrent la culture de masse et la culture d’élite.


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3 Exposé pour la vente, au marché de Houmsouk, Djerba, Tunisie.


4 Endroits à visiter: Tombouctou, ville de légende, Mopti, la Venise du Mali, Le pays dogon, avec ses cases et ses greniers accrochés au même la falais, Djenné, site du patrimoine mondial de l’unesco, Bamako, la capital du Mali, Le pays mandé, les mines d’or et les orpailleurs traditionnels, Ségou, l’ancienne capital bambara, Gao, capitale de l’empire Songhaï, La Main de Fatima, formation rocheuse au Hombori Tondo, Le site archéologique Djenné Jeno, Le Lac Débo, dans la boucle du Niger, Sikasso et les vestiges de son Tata, grande palissade qui entoure la ville Choses à faire: Trekking sur la falaise de Bandiagarl!,Camping sur les dunes de sable au désert Sahara, Croisières du fleuve Niger en pinasse traditionnelle, Excursions en véhicule 4x4 au désert, Assister à une séance divinatoire du jeu du renard, dans un village dogon, Visiter le l-logon, le chef spirituel du peuple Dogon, dans son sanctuaire sur la falaise, Une méharée à partir de Tombouctou jusqu’au mines de sel au désert, Explorer la grotte sacrée Missiri Koro, Visiter les fabricants de potterie traditionnelle,Visiter les orfèvres touaregs dans leurs ateliers. Choses à voir: Une danse des masques dogons, Les marchés populaires qui bourdonnent d’activité, Les tisserands et teinturiers de bogolan, Les pêcheurs bozos, maîtres du Niger, Les hippopotames dans le fleuve, La Grande Mosquée de Djenné, plus grande architecture en argile dans le monde, Le Takamba, danse touarègue, Les éléphants de la Réserve de Douentza, L’architecture soudanaise et maroccaine, Les nomades peuls, Les anciennes demeures tellems.


5 T. W. Adorno, Autour de la théorie esthétique, Paralipomena introduction première, Paris, Klinckseick, 1976, p. 11 6 Collection de la haute couture Dior, printemps-été 2004, inspirée de l’Egypte pharaonique, John Galliano.


7 Connaissance des arts n°S11, 1994, p. 61 8 Connaissance des arts n°S11, 1994, p. 61 9 Connaissance des arts n°S l 1, 1994, p. 61 10 Connaissance des arts n°463, 1990, p. 181 11 Connaissance des arts n°S11, 1994, p. 61 12 Musée François Duesberg à Mons (Belgique) authentique musée d’Arts Décoratifs (1775-1825) avec non seulement une prestigieuse collection de pendules à sujets exotiques (1795-1815), unique au monde, mais également d’exceptionnels bronzes dorés français, porcelaines, faïences, orfèvreries et rarissimes objets insolites. La collection la plus large et la plus variée de Pendules aux Nègres du Monde


13 Jean-Michel Nonnand, Kitsch, Les carnets du chineur, Paris, Editions du Chêne, 1999.


14 Le territoire de chasse d’Ozondjahe s’étend sur plus de 30.000 hectares constitués de plaines et savanes arbustives avec en son centre la montagne d’Ozondjahe. Situé dans la région d’Otjiwarongo, au coeur de la Namibie, Ozondjahe est connu pour sa faune abondante et ses points de vue. JI est considéré comme l’un des plus beaux ranchs de chasse en Namibie. Coûts des Trophées (valables jusqu’en 2002). Liste de Références de Chasseurs à votre disposition :Grand Koudou : $ 1.250 - Autruche : $ 500 - Eland du Cap : $ 1.250 - Léopard : $ 3.500 -Oryx : $ 700- Guépard : $ 3.000 - Bubale : $ 700 - Serval : $ 500 -Gnou Bleu : $ 900 - Caracal : $ 500 - Gnou Noir: $ 1.200 - Roan : sur demande - Zèbre de Montagne : $ 950 - Antilope Sable : sur demande - Zèbre de Burchell : $ 950 - Waterbuck : sur demande Springbok : $ 400 - Angolan Impala : sur demande - Impala : $ 500 - Darnara Dik-dik : sur demande - Blesbok : $ 500 - Klipspringer : sur demande - Céphalophe : $ 300 - Babouin : non payant - Steenbok $250 - Chacal : non payant - Phacochère : $ 450 - Chasse d’oiseaux* : non payant - Giraffe : $ 2.000. *Chasse au vol - En complément à votre safari, vous aurez peut-être l’opportunité, selon l’époque de l’année, de chasser des oiseaux comme la tourterelle, la perdrix des sables, le francolin et la pintade africaine de Guinée.


15 Edward Saïd, Culture et impérialisme, Paris, Arthème Fayard, p. 310.

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